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Ce quatrième album offre un voyage pénétrant dans l'univers intime de la chanteuse orchestré par Beck au sommet de son art.

Suite aux tubes du premier album (Le mia et Le feu), les marseillais désirent revenir à un son plus brut, ce qui ne va pas sans inquiéter leur label qui voudrait de nouveaux hits radio.... Le disque est enregistré une première fois puis une seconde car le groupe juge le son trop polissé. Au final, c'est une bombe : le succès est immédiat à la sortie et les ventes s'envolent. Des titres comme L'école du micro d'argent ou La saga, avec des concepts forts et bien exploités, recueillent l'unanimité chez les amateurs et font basculer beaucoup de gens qui n'étaient pas amoureux de hip hop. La présence de quelques seconds couteaux du Wu-Tang Clan donne en plus une dimension internationale à ce disque qui tient peut-être la première place au Panthéon du rap français.

Hip hop, le morceau d'ouverture, annonce la couleur. Ils ont la flamme Max et Sam Casquette, Cousin Bob et DJ Casque. Les Frères Casquette c'est du rap pour les kids mais surtout un vrai groupe, une énergie contagieuse et des MCs à la fois sensibles et drôles pour parler du quotidien des enfants et de leur rapport au monde des adultes.

Montreuil / Memphis, ça suinte un peu le blues et les guitares grasses, c'est des histoires de gens, des morts et des vivants comme y'en a plein les rues, à Paris, à la Nouvelle-Orléans, à Montreuil, à Memphis...

Palermo Hollywood pourrait être le générique d'un film ou un lieu imaginaire sur la carte du tendre de Benjamin Biolay, mais c'est bien sur le plan de Buenos Aires que l'on trouve le nom de ce quartier décliné en Soho, Chico ou Viejo... C'est là, en octobre 2015, qu'il a posé son sac et ses chansons dans la couleur bleue du printemps argentin. Commencé à Paris, enregistré au nord et au sud, cet enregistrement se promène entre les deux villes et deux hémisphères, pour mieux nous raconter en seize nouveaux titres une audio pelicula où se croisent Ennio Morricone, ballade française, néo cumbia, lyrisme et grand orchestre, percussions latines et bandonéon électrique, dans une nouvelle collection de chansons comme autant de récits urbains.

Lancinant, rythmé de salves électriques qui nous ramènent brutalement au réel, parcouru de boîtes à rythmes sous chloroforme capables de s'emballer d'un coup vers la transe la plus pure, ponctué de pianos étouffés, emballé de mélodies étirées et stretchées, hanté de chants qui ricochent en écho, et habité par un duo pop parfait avec Flavien Berger, cet album est un drôle de stupéfiant. Une sorte de nuage sonore sidérant, où planent les ombres du shoegaze, l'italo électrifiée du label Italians Do It Better, les intonations mouillées de Lana del Rey, des bribes de Depeche Mode, la torpeur actuelle de la vaporwave, des fragments de Bel Canto, et où se télescopent autant les années 90 que 2000. Un dique de tous les possibles, où le temps suspend son vol, où la transe prend le pas sur l'engourdissement et où les contraires s'attisent !